L'ours de Andrew J. Krivak
Blizzard de Marie Vingtras
La minute des chroniques de l'Orang-outan, un format ultra-court pour présenter une œuvre qu'on a aimée. Retrouvez également nos chroniques en vidéo sur la chaîne YouTube "Lire à Lausanne".

Texte intégral:
Elisabeth, bibliothécaire responsable du domaine des romans, propose deux visions de la nature, jour-nuit, clair-obscur, à travers deux expériences de lecture intense.
• Recto, il y a Blizzard de Marie Vingtras, où elle voit « la nature qui confronte à nos parts sombres et pousse à chercher la lumière. »
Un premier roman en forme de grande promesse.
En Alaska, une femme lâche la main d’un enfant d’une dizaine d’années pour refaire ses lacets dans la tempête. Il disparaît.
Commence alors une quête désespérée dans le blizzard pour les protagonistes : Bess celle qui a lâché la main, Benedict, celui qui accueillait cet enfant qui n'est pas le sien, Cole, l’ami alcoolique, et le vieux Freeman, vétéran du Vietnam.
Au fil de la marche, les vérités se dévoilent.
"J’ai mis un certain temps avant de réaliser que le blizzard était le cinquième personnage du livre. Il est le plus puissant, il empêche toute fuite, et il contraint les personnages à avancer en eux-mêmes. C’est un personnage dont la colère s’apaise, au fur et à mesure que le travail introspectif se fait chez les quatre autres protagonistes. Le fait que le blizzard se dissout petit à petit, alors que les histoires de chacun s’éclaircissent, c’est à la fin du roman que je me suis aperçue que j’avais corrélé les deux moments." Nous révèle l’auteure.
• Verso, c’est L’Ours d’Andrew Krivak, ou la nature qui enseigne selon Elisabeth
Il fait partie de ces romans que l’on décrit avec emphase comme des « odes à la nature ».
Il faut dire que dans son enfance en Pennsylvanie, Andrew Krivak a passé plus de temps à explorer la nature avec son frère qu’à user les bancs de l’école, avoue-t-il. Il en a gardé un amour profond de la nature, loin de surfer sur la vague écolo-citoyenne-militante. Une relation fusionnelle avec l’environnement, qu’il parvient à décrire à travers ses personnages.
Ils ne sont que deux survivants humains, un père et sa petite fille, dans une maison au bord d'un lac. Ce synopsis qui pourrait être le début d’un roman post apocalyptique déprimant, est en fait celui d’un roman d’initiation dans un récit écologique. La nature comme décors, comme compagne, comme divinité, servie par une écriture limpide comme de l’eau de source, fraiche et douce.
Alors, pour vous, ce sera face A ou face B?